Les cours individuels de hautbois ont lieu le samedi matin.

 

A LA RENCONTRE DE GUILLAUME LUCAS, NOTRE PROFESSEUR DE HAUTBOIS

Tu es professeur de hautbois à l’EMPR, comment es-tu arrivé dans le monde de la musique ?

Mes parents, bien que non musiciens, étaient de grands mélomanes, adorateurs de musique classique et j’ai grandi dans cet univers.

Un jour, alors que j’avais 6 ans et que je me promenais avec mes parents dans une zone commerciale, j’ai eu un déclic. Nous déambulions et dans le fond, une petite musique d’ambiance était diffusée. Je me souviens d’une immense vague d’émotion qui est montée en moi et m’a littéralement submergé. J’ai éclaté en sanglot. C’était tellement fort que mes parents ont dû sortir.  C’est à partir de là que mon parcours musical a commencé !

J’ai débuté par des cours de solfège… j’adorais le solfège ! Quand je lisais les notes, la mélodie chantait dans ma tête. Je prenais un plaisir dingue à déchiffrer des partitions d’orchestre pour écouter la musique en moi.

A cette époque, je ne jouais pas d’instrument mais chaque fois que je croisais un clavier je devais m’y installer et pianoter. C’est donc d’abord vers le piano que je me suis naturellement tourné au moment du choix d’un instrument. Mais l’école dans laquelle j’étais inscrit n’avait plus de place en piano.

Alors j’ai fait le tour des instruments qui pouvaient prendre des élèves en assistant aux cours individuels. Et là, contrairement aux profs qui me laissaient assis dans un coin de la salle pendant le cours, le prof de hautbois, m’a accueilli en me proposant de toucher et d’essayer l’instrument. Et bien voilà, ça a fait toute la différence ! Séduit par l’instrument et l’approche de l’enseignant, j’ai alors débuté ma carrière de hautboïste.

Tu fais partie de l’Orchestre Philarmonique de Strasbourg (O.P.S), peux-tu nous dire ce que cela représente en termes de rythme de travail ?

En effet, l’O.P.S est mon rendez-vous quotidien avec la musique depuis plus de 20 ans.  

Nous répétons ensemble 6h par jour, en général du lundi au jeudi. Les concerts à Strasbourg ont lieu les jeudi et vendredi soir. S’ajoutent à ca les déplacements, les tournées, les opéras, les disques. Une vie artistique très intense. J’ai parfois des jours de relâche, où je peux préparer les prochains concerts à la maison.

Chez moi, je débute ma journée avec une séance de yoga, ce qui me permet de travailler sur la posture. Je dois ensuite m’assurer de la qualité du son, ce qui passe par une révision du matériel. Vient ensuite la technique avec le travail des gammes et des études. Et finalement la préparation du répertoire pour les opéras ou symphonies de l’orchestre. Pour cette partie là, je démarre en général 15 jours avant la série de concerts. En tout, cela représente entre 3 et 4 heures de travail quotidien. Le challenge réside à faire tous les jours la même chose mais chaque jour différemment. Il faut également savoir se ménager des moments de pause entre chaque séance de travail pour éviter de se fatiguer. Car la scène, c’est très demandeur et il est important d’arriver reposé et en forme pour les concerts afin de pouvoir donner le meilleur de soi.

Parles-nous de tes goûts musicaux…

J’aime plein de styles musicaux différents. J’ai notamment grandi en écoutant du punk et du rock anglo-saxon. Les Sex Pistols ou les Stones étaient mes groupes préféré. Sur le registre du classique, j’aime la poésie de Debussy et le classicisme de Beethoven.

Un petit clin d’œil aussi à Ravel… Pour l’anecdote, quand j’étais petit, j’étais fou amoureux d’une des flûtistes de l’école. Un jour, l’orchestre dont elle faisait partie a joué un morceau de Ravel et là, mon cœur a totalement chaviré !

Mais c’est quand-même Chostakovitch qui l’emporte, avec sa musique, pleine de force et d’émotion, chargée de l’histoire de la première partie du 20ème siècle…

La musique prend une grand place dans ta vie… as-tu le temps de te consacrer à autre chose ?

C’est même nécessaire ! Ma journée étant remplie de musique et donc de sensation, je dois veiller à mon équilibre émotionnel. Cela passe par de la méditation et des séances de sport. Je fais notamment du vélo et de la course à pied. Cela me permet de rester connecté à la nature. J’aime me promener en forêt ou travailler dans mon jardin. Rester proche du végétal, de la terre est très important pour moi.

Alors si tu devais être une plante… ?

… Je serais un noyer. C’est un arbre majestueux qui sait prendre son temps. Son bois est extraordinaire au toucher. De plus, j’adore les noix et j’en mange tous les jours. Le noyer qui s’est installé dans mon jardin et né spontanément d’une noix que j’ai fait tomber parterre un jour. Plus tard, j’espère qu’il me donnera des noix tous les ans...